Nous vous adressons nos chaleureux remerciements pour avoir permis ensemble que se tienne en 2025 cette nouvelle édition de la Semaine Internationale du Son de l’UNESCO à Nice.
Dans le prolongement des Semaines Internationales du Son de l’UNESCO des deux années précédentes, l’association Maison de la Médecine et de la Culture, l’association Art en Partage, le Centre d’Innovation du Partenariat avec les Patients et le Public (CI3P), Faculté de médecine, Université Côte d’Azur, avec la participation de nombreux artistes et structures partenaires (Association Nice Brain, Institut Claude Pompidou, Cinéma Variétés, Association Limbo) ont ouvert des espaces de création artistique, de partage du savoir et des émotions, ainsi que des espaces collectifs soignants participatifs à l’occasion des huit événements (concerts dont l’un suivi d’un atelier d’écriture, ciné-échange, conférence, ateliers participatifs) qui se sont tenus du dimanche 26 janvier 2025 au dimanche 2 février 2025.
Nous avons mis en avant, lors de chaque événement, rapport de l’OMS de 2021 rendant compte des liens entre l’art, la santé et le bien-être à travers la littérature académique ayant étudié 200 revues réunissant plus de 3000 études ainsi que 700 études individuelles.
Chaque événement était interactif avec le public et associait l’Université et la Cité, répondant ainsi à la responsabilité sociale de l’Université.
Chaque événement avait, outre son caractère artistique, un questionnement sur le sens de sa participation à cette « semaine », sens que nous allons préciser ci-dessous :

Dimanche 26 janvier à 19 h
Eleonor Rosanis, soprano, et Rodrigo Couras, pianiste, nous ont proposé un concert France-Brésil à partir du Poème de l’Amour et de la Mer, œuvre symphonique de Chausson, ainsi que d’autres compositions de Hahn, Fauré, Debussy et Ovalle, alliant poésie et musique sur les thèmes de la mer, de la nature et de l’amour. Le concert s’est conclu avec le public en une joyeuse chorale interprétant Azulão de Jayme Ovalle.
Mardi 28 janvier à 20 h
Au Cinéma Variétés à Nice, projection du film Le Chant des Vivants de Cécile Allegra (2023), suivie d’échanges avec la salle grâce aux membres de l’Association Limbo, Amélie Andrieu, To et Klaas Tjoelker, qui accompagnent à Conques en Aveyron des personnes exilées d’Afrique subsaharienne dans des ateliers individuels et collectifs de création de chansons mettant en récit leurs parcours migratoires grâce à Cécile et Mathias (Cécile étant aussi la réalisatrice du film). Les personnes accueillies nous ont partagé en confiance leur intimité souffrante jusque-là silencieuse et sont ainsi parvenues à réintégrer la communauté des êtres vivants. Le cadeau qui nous est fait est bouleversant, indescriptible de beauté et d’humanité.
Mercredi 29 janvier de 13 h 30 à 18 h
À l’Institut Claude Pompidou, 10 rue Molière à Nice, se sont déroulés des ateliers participatifs :
13 h 45-14 h 30 : Le Chant des possibles avec Eleonor Rosanis, chanteuse lyrique, et Caroline Blanco, patiente partenaire avec le CI3P, atteinte de surdité. Grâce à un travail régulier de plus de deux ans, en complément de séances d’orthophonie, Caroline a affiné l’usage de ses prothèses et utilisé d’autres voies de perception du son et de la musique, retrouvant ainsi son oreille absolue. Le public a été convié à chanter avec elles pour clore l’atelier.
14 h 30-16 h 15 : Nos corps de sensibles avec Frédérique Py, professeur de musique, musicienne et patiente partenaire avec le CI3P. Cet atelier a mis à disposition de nombreux instruments de musique avec lesquels chaque personne du public devait improviser, puis accéder au silence ensemble, tout en tenant compte des autres sans qu’il n’y ait de chef (exercice qui s’est avéré particulièrement délicat).
16 h 30-18 h : La Voix essentielle avec Aubin Timsit, musicien, chanteur, auteur-compositeur et accompagnant vocal. Cet atelier nous a permis ensemble et sereinement de nous relier à notre corps, de trouver notre posture singulière et notre juste souffle.

Mercredi 29 janvier à 20 h
Jonathan Benichou, pianiste de renommée internationale, nous a proposé le récital Du souffle sonore à la vision, avec des compositions de Rameau, Fauré, Scriabine, Liszt et Villa-Massone, en présence de ce dernier. Ce récital fut, a-t-il dit, une quête vers l’adéquation entre le souffle de vie (son, parole) et la vision intérieure (méditation). Le concert a été suivi d’un atelier d’écriture inspiré de la médecine narrative avec la consigne : « À l’occasion de la collaboration en première mondiale entre Jonathan Benichou et Steve Villa-Massone, sur la thématique de « Transmission, mémoire et immortalité », dites-nous quelle œuvre vous voudriez partager, transmettre et pourquoi ? » Une compilation de textes anonymisés écrits après une série de concerts de Jonathan Benichou, organisés par la Maison de la Médecine et de la Culture et le CI3P, est actuellement étudiée par une professeure émérite en sciences de l’éducation et en sciences de la littérature.
-Lien vers le livret « Jonathan Benichou »
-Le livret « Art du Soin » de Solange Jean-Courveille
Jeudi 30 janvier à 20 h
Jonathan Benichou nous a proposé De l’architecture en musique à la vision de l’atome, avec des compositions de Rameau, Fauré, Scriabine, Liszt et Villa-Massone, en présence du compositeur, permettant un enregistrement du récital.

Dimanche 2 février à 19 h
Le ThL Trio nous a offert Un voyage immobile :
- Thomas Layrac, piano
- Gilles Triquenot, contrebasse/basse
- Thierry Chausse, batterie
Comme aime à le rappeler Thomas, chacune de ses compositions naît d’une émotion. Qu’elle soit triste, joyeuse, mélancolique ou légère, chaque morceau est l’expression d’un moment de vie qu’il a voulu capturer et traduire en musique. Il en résulte une ambiance à la fois profondément personnelle et résolument tournée vers les autres. Une invitation au partage, où chacun est libre de s’approprier ces émotions selon sa propre sensibilité. Le ThL Trio offre ainsi un voyage intérieur, immobile mais universel, guidé par la puissance des émotions. Le concert a tenu ses promesses et a permis des échanges de récits intimes qui nous ont rappelé la puissance de la musique et la force soignante des relations dans l’accompagnement des personnes présentant des troubles de mémoire, mais qui savent distinguer immédiatement la bienveillance des personnes qui les approchent et l’expriment souvent par un sourire radieux.